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Témoignage deuil périnatal

Temps de lecture estimé : 7 minutes
introduction

Depuis ma tendre enfance, j’ai toujours aimé les enfants mais je ne me voyais pas être maman en raison d’une nature nerveuse et angoissée. Je pensais stupidement qu’il arriverait un matin où l’on se sentait prêt à devenir parents. A l’approche de la trentaine, ce jour n’arrivant toujours pas, j’ai fini par me dire que je devais prendre les choses en main. En couple depuis 5 ans, nous envisageons avec mon compagnon la possibilité d’avoir un enfant et mettons la machine en route. Très rapidement, j’apprends que je suis enceinte. Nous sommes fous de joie d’apprendre que c’est une petite fille que nous décidons d’appeler Lara.

femme enceinte

Sommaire :

Une grossesse qui avait si bien commencé…

Les mois passent et ma grossesse se déroule merveilleusement bien : pas de nausées, prise de poids stable, développement normal du bébé… j’entends encore ma gynécologue qui me dit « Mais vous avez une grossesse parfaite ». Ma petite puce se porte comme un charme et bouge énormément. A ce moment là, je me sens devenir maman et en apprécie chaque instant qui passe.

Jusqu’à la 34ème semaine de ma grossesse où après une journée de travail bien rempli, je trouve ma petite crevette bien calme contrairement à tous les autres soirs où elle se faisait une joie de faire la fête dans mon ventre. Sur le coup, j’essaie de ne pas trop m’angoisser mais le lendemain matin en me réveillant, j’éprouve une drôle de compression en haut de mon ventre, juste en dessous de la poitrine. J’essaie alors de stimuler à plusieurs reprises mon petit ange pour provoquer une réaction mais en vain. A ce moment-là, je crois, avec du recul que je savais déjà ce qui était arrivé car j’ai été envahie par d’étranges images morbides que j’ai très rapidement tenté d’occulter de mon esprit.

Arrivée à la clinique vers les 11 heures du matin, je me rends à l’espace naissance où une sage- femme me prend en charge et m’installe dans une petite pièce assez tamisée. Elle me fait m’asseoir sur le lit et me place le monitoring sur le ventre pour écouter le cœur du bébé. Assise à côté de moi, je vois la sage-femme qui déplace son capteur sur mon ventre tout en tentant d’entendre les battements du cœur de ma puce. Là, elle me dit qu’elle va me faire une échographie car les battements de mon propre cœur étouffent ceux du bébé. Je suis tendue et inquiète.

De longues minutes (qui m’ont paru des heures) se passent sans que personne ne dise rien. Je la vois qui déplace frénétiquement son capteur sur mon ventre à la recherche de quelque chose qu’elle ne trouve visiblement pas. « Madame, je suis désolée, mais le cœur de votre bébé s’est arrêté ». A cet instant, ces mots résonnent dans ma tête et je m’effondre en larmes en hurlant que ce n’est pas possible et qu’elle devait à nouveau vérifier. Elle me répond que sa collègue et elle-même ont déjà procédé à une double vérification et que malheureusement il n’y avait pas d’autre alternative.

Devant mon désarroi et mon état semi-hystérique, elles appellent le gynécologue de garde (qui est devenu mon gynécologue personnel par la suite) qui me confirme l’horrible diagnostic de mort fœtale in utéro. Le monde vient de s’effondrer littéralement sous mes pieds. Les sages-femmes me demandent où se trouve mon conjoint, si elles doivent le prévenir. Un bref moment de lucidité me vient alors pour leur dire que j’allais appeler le père de ma fille pour lui annoncer l’impensable. Au bout du fil, je m’effondre à nouveau en prononçant les mots « Lara est morte ». Mon conjoint ébahi ne comprend rien à ce qui se passe, me demande où je me trouve, sur quoi je lui réponds en hurlant de douleur que mon bébé est mort. Entre plusieurs sanglots et hurlements, j’arrive à lui dire que je suis à la clinique en lui demandant de venir m’y rejoindre au plus vite.

A partir de là, nous allons vivre avec mon conjoint les instants les plus horribles de notre vie car j’allais devoir mettre au monde notre petit ange tout en sachant que la joie qui entoure traditionnellement cet instant allait laisser sa place au vide puisque seule la mort serait au rendez-vous ! Inimaginable, impensable et pourtant si réel. Ma chère Lara, nous ne t’oublierons jamais, tu fais parti de nous, tu as fait de nous des parents à part entière et de là-haut nous savons que tu veilles sur notre famille et tout particulièrement sur tes deux petites sœurs Eléa et Léna auxquelles nous ne manquons pas de parler de toi.

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